L’Urine et les Excréments des Animaux Impurs

L’urine et les excréments des animaux dont la chair est illicite sont impurs, en vertu du hadith d’Ibn Mas’ud qui dit : « Le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, alla un jour aux selles et me demanda de lui apporter trois petits cailloux ; j’en trouvai deux mais comme je n’arrivais pas à trouver le troisième, je ramenai à sa place une crotte d’animal. Le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, prit les deux cailloux et refusa la crotte en disant : « Ceci est impur ». Ce hadith est rapporté par Al Bukhari, Ibn Maja, et Ibn Khuzayma, lequel rapporte cet ajout : « C’est une crotte d’âne ».

Font cependant exception les petites quantités d’urine et d’excréments d’animaux, dans la mesure où il est difficile de s’en prémunir.

Al Walid Ibn Muslim a dit : « Je demandai à Al Awza’i : « Qu’en est-il de l’urine des animaux dont on ne consomme pas la chair, comme le mulet, l’âne et la jument? » Il me répondit : « Du temps des conquêtes, les Compagnons étaient atteints par cela, et pourtant ils ne lavaient ni leurs corps ni leurs vêtements ».

Concernant l’urine et la crotte des animaux dont la chair est licite, Malik, Ahmad et un groupe de savants shafi’ites ont soutenu qu’elles étaient pures.

Ibn Taymiyya a dit : « Aucun Compagnon n’a soutenu qu’elles étaient impures. L’opinion qui affirme qu’elles sont impures est une innovation qui n’a aucun fondement chez les Compagnons ».

Anas a dit pour sa part : « Des gens de la tribu de Ukl – ou de Urayna – qui étaient venus voir le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, à Médine y tombèrent malades. Le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, ordonna qu’on leur fournit des chamelles laitières et leur enjoignit d’en boire à la fois les urines et le lait » (Ahmad, Al Bukhari et Muslim). Ce hadith prouve que l’urine des chameaux est pure? On peut élargir cela, par analogie, à toutes les autres bêtes dont la chair est consommable.

Ibn Al-Mundhir a dit : « Celui qui prétend que cette permission est particulière à ces gens-là se trompe, car les particularisations (al-khasa’is) ne sont attestées qu’en vertu d’une preuve. Au demeurant, la permission donnée par les gens de science de vendre les crottes de moutons dans les marchés de même que l’utilisation, de tout temps, de l’urine des chameaux comme remède sans aucune objection de la part des savants, sont des éléments solides qui prouvent que ces choses sont pures ».

Ash-Shawkani a dit : « Le sens apparent des textes prouve que les urines et les crottes des animaux dont on consomme la chair sont pures. Quant aux impuretés, elles sont considérées comme telles en vertu d’un statut légal remettant en cause le statut qu’implique le principe originel de pureté. De ce fait, on ne peut accepter les propos de celui qui prétend que ces choses sont impures que s’il fait la preuve que ce principe est effectivement remis en cause. Or, nous n’avons pas trouvé chez ceux qui soutiennent cet avis la moindre preuve de cela ».

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