Le Premier Tashahhud

La plupart des savants estiment que le premier tashahhud est un acte recommandé ; qu’on en juge par le propos d’Abdallah Ibn Buhayna selon lequel le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, se mit une fois debout au milieu de l’office de midi (dhuhr) alors qu’il devait rester assis. Il allait achever sa prière lorsqu’il fit deux prosternations (de l’oubli) et prononça pour chacune d’elle un takbir (en disant Allahu akbar) en position assise ; puis il prononça le salut qui clôt la prière. Les orants en firent autant. C’est ainsi que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam compensa le premier tashahhud manqué ». (Al Bukhari, Muslim et d’autres)

Dans son ouvrage « Subul As-Salam », As-San’ani a dit : « Ce hadith prouve que les prosternations dites de l’oubli pallient le premier tashahhud omis. Quant à cet autre hadith : « Faites votre prière de la façon dont vous me voyez procéder », il prouve le caractère obligatoire du premier tashahhud. Le fait de le compenser par les prosternations dites de l’oubli indique que même s’il s’agit d’une obligation, les prosternations de l’oubli pallient le premier tashahhud. On ne saurait arguer de la compensation pour affirmer le caractère non obligatoire du premier tashahhud ; pour cela il faudrait prouver qu’une obligation manquée par omission ne peut être compensée ».

Dans son ouvrage « Al-Fath », Al Hafidh, citant Ibn Battal, affirme : « La preuve que les prosternations de l’oubli ne compensent pas une obligation est que la formule d’entrée en prière « Allahu akbar » (takbirat al-ihram) ne peut pas être compensée. Il devrait donc en être de même pour le tashahhud. D’autre part, puisque le tashahhud se ramène à des expressios de louange et d’exaltation dites à voix basse, il demeure facultatif de l’avis de certains, comme l’invocation dite de l’istiftah. D’autres considèrent en revanche qu’il n’en est rien, le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, ayant exhorté les gens à lui emboîter rigoureusement le pas dans sa manière de faire la prière après avoir appris qu’ils tendaient à négliger délibérément cette composante de l’office. En somme, cette question reste sujette à caution».

Parmi ceux qui se prononcent pour son caractère obligatoire, figurent Al-Layth Ibn Sa’d, Ishaq et Ahmad (selon l’avis le plus connu qui lui est attribué). C’est aussi l’avis d’Ash-Shafi, ainsi que certains hanafites. At-Tabari allègue, pour en prouver le caractère impératif, le fait que la prière avait été d’abord fxée à deux cycles, suivis d’un tashahhud obligatoire. Or, le fait que le nombre de cycles de prière ait augmenté par la suite ne signifie pas nécessairement que ce caractère obligatoire dovent être annulé ».

Il est préférable d’alléger le tashahhud :

D’après Ibn Mas’ud, lorsque le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, s’asseyait après les deux premiers cycles de prière, c’est comme s’il était sur des charbons ardents. (Ahmad, Abu Dawud, At-Tirmidhi et d’autres).

Ibn Al Qayyim a dit : « Concernant le premier tashahhud, il ne nous a point été transmis que l’usage du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, consistât à prier sur sa personne et sur sa famille, ni à implorer Dieu de le préserver contre le supplice de la tombe, contre le supplice de l’Enfer, contre les tentations de la vie terrestre, contre les tourments de la mort ou contre la sédition de l’Antéchrist. Quant à ceux qui estiment louable de prononcer ces supplications lors du premier tashahhud, ils s’inspirent d’énoncés généraux qui concernent uniquement le dernier tashahhud, ainsi qu’il a été établi ».

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