Le Nombre de Cycles de Prière dans le Witr

At-Tirmidhi a dit : « On raconte que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, a affirmé que la prière impaire pouvait compter aussi bien treize cycles de prière, que onze, neuf, sept, cinq, trois ou un seul ». D’après Ishâq Ibn Ibrâhim, le fait que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, effectuait treize cycles dans cette prière signifie qu’il s’agit de treize cycles surérogatoires nocturnes, y compris le cycle impair. Aussi la prière de la nuit fut associée au witr.

Dans cette prière, on peut effectuer les cycles de prière deux par deux, puis ajouter un seul cycle assorti du tashahhud et du salut final. On peut également achever la prière par deux tashahhud et un salut : dans ce cas, l’orant enchaînera les cycles de prière et ne dira le tashahhud qu’à l’avant-dernier cycle, après lequel il se lèvera pour le dernier cycle, qu’il terminera par le tashahhud et d’un salut de clôture. On peut encore se contenter, pour l’ensemble de la prière, d’un seul tashahhud et d’un seul salut de clôture, à placer dans le dernier cycle de prière. Toutes ces manières de faire sont valables et font partie des coutumes constatées chez le le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam. Ibn Al-Qayyim affirme que la tradition prophétique authentique, dans sa forme explicite et exacte, consiste en une prière impaire de cinq ou de sept cycles de prière ininterrompues. Pour preuve, ce hadith d’Umm Salama : « Le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, dans sa prière impaire, effectuait sept ou cinq cycles de prière qu’il ne séparait par aucun salut, par aucune parole. » (Ahmad, An-Nasa’i, Ibn Maja).

Considérons et autre propos, attribué à ‘Aisha, selon lequel le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, accomplissait pendant la nuit treize cycles de prière ; il ne s’asseyait qu’au bout de cinq cycles. Ce propos est rapporté par Al-Bukhâri et Muslim. Et cet autre propos de ‘Aisha : « Le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, effectuait pendant la nuit neuf cycles de prière ; il ne restait assis qu’à partir du huitième cycle : il louait alors Dieu et l’invoquait, puis se levait sans saluer. Ce n’est qu’au neuvième cycle qu’il prononçait le tashahhud, puis le salut de clôture à voix haute. A cela il ajoutait deux cylcles de prière avant de conclure par le salut en position assise. Voilà qui fait onze cycles ».

Dans une autre version de ce hadith de ‘Aisha, lorsque le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, prit de l’âge et de l’embonpoint, il se mit à faire sept cycles de prière, ne restant assis qu’aux sixième et septième cycle, et ne saluant qu’au septième.

Une autre version avance qu’il accomplissait sept cycles de prière et ne restait en position assise qu’au dernier cycle. Ce hadith est mentionné par Al-Bukhâri, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhi, An-Nasa’i, Ibn Maja, Ahmad. Il est à souligner que tous ces hadith sont authentiques et explicites, et ne sont infirmés que par cette assertion du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam : « Les prières de nuit se font deux par deux ». Ce hadith est authentique ; cependant, il est confirmé que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, pratiquait la prière impaire par cinq ou sept cycles de prière. Du reste, toutes ces traditions sont aussi authentiques les unes que les autres.

C’est que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, a répondu à celui qui l’interrogeait sur la prière surérogatoire de nuit et sa répartition en paires, non sur la prière impaire. Parler de sept cycles de prière, de cinq, de neuf ou d’un seul cycle, c’est parler de la prière impaire, sachant que le terme impaire (witr) désigne aussi bien le seul cycle séparé de celui qui le précède, que les cinq, sept ou neuf cycles ininterrompus, et ce de la même manière que le terme maghrib, ou office du coucher du soleil, désigne trois cycles de prière continus. S’ils arrive que les cinq ou sept cycles se voient séparés par deux saluts de clôture, comme c’est le cas pour les onze cycles, le mot impair dénomme désormais le cycle de prière dissocié des autres. Qu’on en juge par l’affirmation du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam : « Les prières de nuit s’opèrent deux par deux. Si l’orant craint que l’échéance de l’office matinal n’arrive, il effectuera alors un cycle de prière en guise de clôture de la prière surérogatoire accomplie ». On voit ainsi toute la concordance et l’harmonie qui unissent les propos et les actes du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam.

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