Le Temps nécessaire à l’Exécution de la Prosternation et les invocations qui s’y rattachent

Il est recommandé, lors de chaque prosternation, de dire : « Gloire à Dieu le Très-Haut » (subhana rabiyya-l a’la). D’après Uqba Ibn Amir, lorsque fut révélé le verset coranique : « Chante gloire à ton Seigneur le Très-Haut » (87/1), le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, ordonna aux fidèles : « Employez ce verset dans vos prosternations » (Ahmad, Abu Dawud, Ibn Maja et Al-Hakim)

D’après Hudhayfa, le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, se prosternait en disant : « Gloire à Dieu le Très-Haut ». (Ahmad, Muslim, Abu Dawud, At-Tirmidhi, An-Nasa’i et Ibn Maja)

Aussi bien dans l’inclinaison que dans les prosternations, il convient que ces tasbih (ou formules d’exaltation) ne comptent pas moins de trois formules. At-Tirmidhi affirme : « Telle est la norme en vigueur chez les docteurs de la Loi : ils recommandent, lors de l’inclinaison et des prosternations, que le nombre des tasbih ne soit pas inférieur à trois formules ». Quand au nombre minimal requis en matière de tasbih, la majorité des savants estime que le temps nécessaire à l’exécution de chaque inclinaison et de chaque prosternation ne doit pas être inférieur à un tasbih. En effet, on a vu plus haut que l’observation d’un temps d’arrêt (tuma’nina) était obligatoire entre chaque geste de prière et qu’on évaluait ce temps d’arrêt à la formulation d’un tasbih.

Pour que le tasbih soit considéré comme parfait, certains savants estiment qu’il doit comporter dix formules. Qu’on en juge par ce propos de Sa’id Ibn Jubayr, citant Anas : « Je n’ai vu personne faire la prière de façon aussi analogue à celle du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, que ce garçon (il faisait allusion à Umar Ibn Abd Al-Aziz). Nous avons évalué à dix le nombre de tasbih dans les inclinaisons comme dans les prosternations ». Ce propos est rapporté par Ahmad, Abu Dawud et An-Nasa’i. Et Ash-Shawkani de préciser : « On a dit qu’il s’agissait là d’une preuve pour qui soutient que la perfection consiste à prononcer dix fois la formule du tasbih dans les inclinaisons et les prosternations. Le plus vraisemblable cependant est que celui qui prie seul peut à loisir accroître le nombre de ces formules ; plus il en prononcera, meilleure sera sa prière. C’est ce qu’énonce les hadith authentiques à ce propos. Il en va de même pour celui qui préside la prière, à condition que cet allongement ne soit pas trop lourd et, par là, porte préjudice à ceux qui pient derrière lui ».

Ibn Abd Al-Barr affirme : « Toute personne qui préside la prière est tenue de l’alléger ; c’est une recommandation du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam. Qui préside la prière est tenu d’observer cette règle, quand bien même il saurait que les orants qui prient derrière lui sont assez solides pour endurer un long office. Car il peut toujours leur arriver quelque incident ; ils peuvent avoir des préoccupations quelconques, un besoin à satisfaire, etc. »

D’après Ibn Al-Mubarak, il est préférable pour celui qui préside la prière de prononcer cinq formules de tasbih afin de permettre aux orants qui prient derrière lui d’en dire trois. Il est également recommandé que l’orant ne s’en tienne pas à ces tasbih mais qu’il y ajoute autant d’invocations qu’il voudra. Dans un hadith authentique, le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, affirme : « Jamais on n’est plus proche de son Seigneur que quand on est prosterné. Multipliez donc les invocations ». Il a dit également : « Il m’a été interdit de réciter des versets lors de l’inclinaison et de la prosternation. Inclinés, magnifiez le Seigneur ; prosternés, multipliez les invocations, elles seront dignes d’être exaucées ». Ce hadith est transmis par Ahmad et Muslim. Nombreux sont les hadith qui abondent en ce sens, dont les suivants :

– Ali Ibn Abi Talib, raconte que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, disait en se prosternant : « Ô Seigneur ! C’est devant Toi que je me prosterne, c’est en Toi que j’ai cru et à Toi que je me suis entièrement soumis. Mon visage s’est prosterné devant Celui qui l’a créé, lui a donné sa forme, son ouïe et sa vue. Béni soit Allah, le Meilleur des créateurs ». (Ahmad et Muslim)

Allâhumma laka sajadtu, wa bika âmantu, wa laka ‘aslamtu. Sajada wajhî li-l-ladhî khalaqahu wa sawwarahu wa shaqqa sam’ahu wa basarahu. Tabâraka l-lâhu ahsanu-l-khâliqîn.

– D’après Abu Huraya, le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, avait coutume, dans ses prosternations, de prononcer les invocations suivantes : « Ô Seigneur ! Pardonne-moi tous mes péchés, les plus bénins comme les plus graves, les premiers comme les derniers, ceux commis en public cet ceux commis en secret » (Muslim, Abu Dawud, Al-Hakim)

Allâhumma ghfir lî dhanbî kullahu, diqqahu wa jillahu, wa awwalahu wa âkhirahu, wa ‘alâniyyatahu wa sirrahu.

– Aisha, ayant remarqué l’absence du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, le trouva dans la mosquée, prosterné, les pieds dressés, disant : « Ô Seigneur ! Je cherche protection auprès de Ta satisfaction contre Ta colère, auprès de Ton pardon contre Ton châtiment et auprès de Toi contre Toi-même. Je ne pourrais Te louer autant que Tu T’es loué Toi-même. »

Allâhumma innî a’ûdhu bi-ridâka min sakhatika, wa bi-mu’âfâtika min ‘uqûbatika. Wa a’ûdhu bika minka. Lâ uhsî thanâ’an ‘alayka, anta kamâ athnayta ‘alâ nafsika.

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