Les Conditions qui sont Assorties à la Prosternation de la Récitation

S’agissant du prosternement de la récitation, les conditions posées par la majorité des doctes sont exactement celles stipulées pour la prière : être en état d’ablution, se mettre en direction de la Qibla, cacher ses parties intimes. Ash-Shawkâni constate qu’il n’y a point, dans les hadith se rapportant à cette pratique culturelle, de texte qui rendent impératif l’état d’ablution et que les fidèles présents avec le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, lors de la récitation de l’un des versets en question se prosternaient à sa suite sans que le Messager de Dieu leur enjoignit – à en croire les faits rapportés – de faire une ablution préalable. « Il est d’ailleurs improbable, poursuit Ash-Shawkânî, que tous aient été en état d’ablution dans ces moments-là. En outre, on sait que les associants se prosternaient avec le Prophète bien qu’étant impurs et n’étant pas habilités à se purifier ».

Al-Bulhâri rapporte, tout comme Ibn Abî Shayba, qu’Ibn ‘Umar se prosternait sans être nécessairement en état de pureté. Quant au hadith que rapporte Al Bayhaqi : « Il n’y a qu’en état de pureté qu’un homme peut se prosterner », Al-Hâfidh, dans son traité Al-Fath, le qualifie de sahih. Or, on peut concilier cette thèse avec la précédente en alléguant l’interprétation avancée par Al-Hâfidh, selon laquelle c’est la grande ablution qui est concernée, laquelle est obligatoire, ou que la petite ablution a ici un caractère facultatif. IL s’avère donc que les hadith n’évoquent point le caractère impératif de la pureté des habits et du lieu.

Pour ce qui est de cacher les parties intimes et de ses tourner vers la Qibla quand c’est possible, ce sont la deux points qui font l’unanimité. On le lit dans le « Fath » : « Hormis Ash-Sha’bî , nul n’a adhéré à l’opinion d’Ibn ‘Umar selon laquelle il est permis de se prosterner sans être ablutionné ». Ce propos est mentionné par Ibn Abî Shayba, citant Ibn Umar, d’après une chaîne authentique. Citant également Abû ‘Abd Ar-Rahmân Al-Sulamî, Ibn Abî Shayba rapporte qu’Ibn ‘Umar, lorsqu’il arrivait à l’endroit de la prosternation dans sa récitation coranique, se prosternait sans être ablutionné, et sans être tourné vers la Qibla. Quand il marchait, il se contentait de mimer le prosternement.

Il convient de préciser que parmi ceus qui, faisant partie de la famille du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, étaient acquis à l’opinion d’Ibn ‘Umar, figurent Abû Tâlib et Al-Mansûr Bi-Allâh.

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