L’Avis de Certains Savants

Il ressort du sens apparent des hadith précités que l’abandon de la prière entraîne l’apostasie et, partant, la mort. Cependant, plusieurs savants parmi les pieux Anciens et ceux qui virent après eux, à l’image d’Abu Hanifa, Ash-Shâfi’î et Malik, considèrent qu’on doit d’abord l’assimiler à un égaré qu’il faut remettre sur le droit chemin ; s’il refuse de faire pénitence, la mort sera son châtiment, mais on le tue musulman et non mécréant. Tel est l’avis de Malik, Ash-Shafi’î et autres. Quant à Abu Hanifa, il plaide pour un châtiment sévère et pour l’emprisonnement du réfractaire jusqu’à ce qu’il fasse pénitence. Ses partisans pensent que l’apostasie concerne le renégat ou celui qui trouve licite l’abandon de la prière. Ils s’appuient en cela sur des textes de portée générale, tel le verset coranique où Dieu dit : « Dieu ne pardonne pas qu’on Lui associe quoi que ce soit. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Quiconque donne des associés à Dieu s’égare très loin dans l’égarement. » (4:116). Ils s’appuient aussi sur le hadith rapporté par Ahmad et Muslim d’après Abu Huraya, disant que le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, a dit : « Tout Prophète a une prière exaucée. Tous les prophètes se sont empressés de la faire ; quant à moi j’ai réservé ma demande (ou invocation)pour le Jour de la résurrection, afin d’intercéder en faveur de ma Communauté. Ce sera, incha Allah, ma gratification pour tous ceux qui n’associent rien à Dieu ». Toujours selon Abu Huraya, le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam,a dit : « Celui qui sera le plus heureux de mon intercession est celui qui proclame qu’il n’y a de dieu que Dieu, sincèrement et tout coeur. » (Al Bukhari).