Les Conditions auxquelles le Muezzin doit Satisfaire

Il est recommandé que le muezzin réponde aux conditions suivantes :

– Qu’il ne demande aux gens aucun salaire et qu’il ne recherche, par son appel à la prière, que la satisfaction de Dieu. ‘Uthmân Ibn Abî Al-‘Âs rapporte ceci : « Je demandai : « Ô Envoyé de Dieu, désigne-moi comme imâm de ta Communauté! ». Il me répondit : « Tu es leur imâm ; tâche de présider la prière comme si tu étais le plus faible d’entre eux, et prends comme muezzin celui qui ne prend pas de salaire. » (Abu Dawud, Ibn Maja, An-Nasa’i, At-Tirmidhi). La plupart des gens de science sont de cet avis et estiment qu’il est préférable pour le muezzin de ne pas prendre de salaire et de rechercher la satisfaction de Dieu au travers de cette pratique.

– Qu’il ne soit pas en état d’impureté majeure ou mineure. Plusieurs exégètes citent à ce sujet le hadith suivant rapporté par Muhâjir Ibn Qunfudh qui dit : « Le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, a dit : « Rien ne m’empêche de rendre le salut, mais il me répugne d’évoquer Dieu en état d’impureté ». Toutefois, l’appel en état d’impureté demeure valable, bien que réprouvé par les shafi’ites. Les hanbalites et les hanafites, quant à eux, n’y voient aucune réprobation.

– Qu’il soit debout, face à la Qibla (La Mecque). Ibn Al-Mundhir estime que cette condition est unanimement admise et établie, et qu’elle fait partie de la Sunna, car en étant debout, sa voix porte pus, dans la mesure où les muezzin du Prophète s’y conformaient.

– Qu’il se retourne de tout son buste vers la droite (dela Qibla) quand il dit : « Venez au salut ». An-Nawawi a dit à ce sujet : « C’est la manière la plus juste de faire ». Abu Juhayfa a dit pour sa part : « Bilâl appela à la prière et je me mis à suivre sa bouche par-ci et par-là, à droite et à gauche, lequel disait : « Venez à laprière, Venez au salut » (Ahmad, Al Bukhari, Muslim). Quant au fait qu’il doive se tourner, Al-Bayhaqi a dit que rien n’a été rapporté d’authentique confirmant cela. Dans le « Mughni » d’Ibn Qudâma, il est dit selon Ahmad qu’il ne doit tourner la tête que lorsqu’il se trouve sur un minaret et qu’il veut faire entendre les gens des côtés.

– Qu’il se bouche les oreilles avec ses deux doigts. Bilâl a dit : « Je mis le doigt dans mon oreille et j’entamai l’appel » (Abu Dawud et Ibn Hibban).

– Qu’il élève la voix quand il appelle, même s’il est isolé dans le désert. ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Abî Sa’sa’a rapporte d’après son père, qu’Abu Sa’id Al-Khudhri a entendu le Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam, dire : « Je vois que tu aimes les moutons et la campagne ; quand tu es en campagne avec tes moutons, élève la voix lorsque tu appelles à la prière, car aucun génie, aucun humain ni aucune autre chose n’entendra la voix du muezzin sans qu’ils témoignent de cela le Jour de la résurrection ». Abû Sa’id a dit : « Je l’ai entendu de la bouche du Prophète, salla l-Lahu alleyhi wa salam » (Al Bukhari, Ahmad, An-Nasa’i, Ibn Maja).

– Qu’il exécute l’appel à la prière dit adhân avec lenteur en marquant des arrêts après chaque mot, et l’appel dit iqâma, rapidement.

– Qu’il ne parle pas au cours de l’appel dit iqâma. Quant au fait de parler au cours de l’appel dit adhân, les avis sont partagés au sujet du caractère permis de la chose. Une partie des exégètes parmi les gens de science considère que cela est réprouvé. Abu Dawud demanda à Ahmad : « Peut-on parler au cours de l’appel dit ahdân? ». Il répondit que oui. A la question de savoir s’il est également permis de parler durant l’appel dit iqâma, il répondit : « Non, parce qu’il est recommandé de le dire rapidement ».

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